Le karaoké, un incontournable depuis les années 1970 sur l’archipel

Temps de lecture: 5 minutes

Une voix trop aiguë pour la mélodie qui l’accompagne, des duos improbables, et des éclats de rire au milieu du morceau, vous êtes bien dans une salle de karaoké au Japon.

Véritable institution, le karaoké est une activité intergénérationnelle à laquelle petits et grands s’adonnent avec ferveur sur l’archipel depuis les années 1970. Et notamment les adultes, qui viennent souvent au karaoké pour prolonger une ”soirée-izakaya” entre collègues ou amis.

À quoi s’attendre lors d’une soirée karaoké ? Comment manier les commandes de la machine à défaut d’être un as du micro ? Retour sur l’une des activités les plus prisées du Japon !

D’invention locale à loisir international

Issu des mots karappo (空っぽ, vide) et okesutora (オーケストラ, orchestre), le karaoké désigne le fait de chanter sur une musique pré-enregistrée.

Inventée en 1971 par Daisuke Inoue, un musicien de Kobe, la machine à karaoké s’inscrit dans une époque où la technologie commençait à permettre aux musiciens de transporter leur matériel audio plus facilement en dehors de la maison. Ce sont également les débuts du walkman, et une période où l’engouement des amateurs de musique ne faisait qu’accroître avec l’apparition des nouvelles technologies.

Au Japon, c’était l’époque de l’accompagnement musical dans les cafés et les restaurants.

Dans le café où Inoue travaillait, les clients lui demandaient souvent une compilation de ses morceaux pour pouvoir chanter dessus. Une demande récurrente qui amena le chanteur à créer une machine qui diffusait une version instrumentale de ses titres, et à laquelle les clients du café pouvaient accéder en échange de quelques pièces.

Très vite, Inoue a commencé à vendre ses machines en dehors du café. Et le karaoké a rapidement gagné les chambres d’hôtel et les restaurants de la petite ville portuaire du Kansai.

À la fin des années 1970, les premières salles spécialement dédiées à cette activité font même leurs apparitions sur l’archipel !

Aujourd’hui, le karaoké est connu mondialement. Et la machine qui n’était alors qu’un simple moyen d’arrondir les fins de mois de son inventeur est devenue en l’espace d’une décennie l’une des activités les plus prisées des Japonais.

Des étudiants étrangers en train de profiter du karaoké

Comment ça marche ?

Aujourd’hui le karaoké est populaire non seulement auprès des enfants et des adolescents qui viennent y passer des après-midi entiers, mais également chez les adultes.

Pour ces derniers, cela commence souvent par une soirée à l’izakaya ou au restaurant : on y boit, on y mange, et on décide ensuite de terminer la soirée au karaoké.

Arrivé au karaoké, vous serez tout de suite accueilli par la réception qui vous demandera le nombre de participants, le nombre d’heures ou de minutes pendant lequel vous voulez chanter, et votre première commande.

En effet, le karaoké fonctionne par ”forfait”. On paie pour un laps de temps donné pendant lequel on peut utiliser la salle pour chanter, manger et boire, et la première commande est comprise dans la formule (généralement sous la forme d’une boisson gratuite par personne). Le reste sera alors aux frais des participants.

Si vous voulez prolonger la soirée, il faudra ainsi payer un temps additionnel une fois le forfait initial terminé. En général, un membre du staff vous demandera si vous souhaitez prolonger la séance au moyen d’un téléphone dont chaque salle est habituellement pourvue. Souvent, on vous appellera à la marque des dix dernières minutes du forfait initial. Le temps additionnel sera alors mis sur votre note, soit sous forme d’un nouveau forfait, soit sous forme de minutes supplémentaires à régler à la sortie. À contrario, dans le cas où vous souhaiteriez vous arrêter là, on vous demandera de quitter la salle.

Les salles à karaoké sont de petits boxes insonorisés. Généralement, ils sont équipés d’une banquette, d’une table et même parfois d’instruments d’accompagnement comme des maracas ou des tambourins ! Il y a bien aussi évidemment le menu des boissons et des en-cas, un téléphone pour appeler la réception en cas de problème ou pour passer des commandes supplémentaires, et la fameuse tablette qui contrôle la machine.

Une soirée Karaoké

L’art de contrôler la musique

Nous ne vous donnerons pas ici de conseils pour chanter juste, mais nous pouvons vous aider à maîtriser les rudiments de la machine à karaoké.

En effet, bien que chaque salle soit différente, il y a quand même quelques généralités à savoir avant de se saisir du micro et de chanter à gorge déployée.

La machine est contrôlée par une tablette tactile.

On peut choisir un morceau par artiste (歌手名 kashumei), par titre (曲名, kyokumei), mais également par genre ou par historique, une liste des derniers tubes du moment étant généralement disponible sur la tablette (新曲, shinkyoku). Il est également possible de chercher un morceau par mot-clef (キーワード, keyword) au cas où il est difficile de trouver la chanson que vous cherchez. En effet, il est parfois nécessaire de chercher un morceau sous un angle différent, surtout dans les cas où il s’agit d’une chanson en anglais.

Lorsqu’on recherche un morceau par artiste ou par nom, la tablette fournit automatiquement un clavier en hiragana pour taper sa recherche, ce qui n’est pas toujours pratique me direz-vous lorsqu’on ne sait pas quel hiragana utiliser pour retranscrire un nom occidental !

Si vous n’êtes pas à l’aise avec le clavier japonais, vous pourrez alors utiliser la version anglaise de ce dernier en appuyant sur la touche 英. Le bouton recherche (探す, sagasu) se trouve généralement en bas à droite de l’écran, et le bouton précédent (戻, modoru) en bas à gauche. Une fois la chanson sélectionnée, cette dernière apparaîtra à l’écran dans la liste des chansons à venir.

Si vous êtes d’une âme aventureuse, sachez aussi que des boutons plus complexes permettent de changer la note principale de la chanson ou de modifier le volume du micro au cours du morceau.

Enfin, si la chanson que vous avez choisie ne vous plaît pas plus que cela, ou vous avez grandement surestimé votre capacité à chanter soprano, vous pouvez à tout moment appuyer sur le bouton ”stop” pour passer à la chanson suivante. Ce dernier est généralement écrit en rouge avec le kanji de l’arrêt (止), mais peut parfois aussi apparaître sous la forme 停止(teishi) ou 止まる(tomaru). Une fois le bouton sélectionné, la mélodie s’arrêtera et la machine passera à la première chanson enregistrée dans la liste d’attente.

Bien que cela puisse paraître déroutant au premier abord, la machine à karaoké n’est pas si difficile à maîtriser. Prenez le temps de vous familiariser un peu avec elle et tout ira bien ! Chanter juste, ça par contre, c’est sûrement plus délicat. Mais l’important comme on dit, c’est de participer (et de s’amuser !). Si vous voulez tenter l’expérience, nos voyages études comportent souvent une soirée karaoké pour les participants !

Pour en connaître plus sur le Japon, suivez les dernières publication du blog de Go! Go! Nihon.

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