Sumimasen, gomennasai, shitsure shimasu : Comment s’excuser en japonais ?

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Lorsqu’on étudie le japonais, l’une des premières choses qu’on apprend est la manière de présenter ses excuses. S’excuser en japonais, c’est culturel ! Et si en France on a tendance à demander pardon lorsqu’on commet une erreur, au Japon, les excuses recouvrent des situations beaucoup plus larges.

Retard, bousculade, interpellation, et même remerciements, les excuses n’ont pas la même valeur en France et au Japon. Et là, où sur l’hexagone s’excuser renvoie souvent au regret d’une erreur passée, au Japon, les excuses sont une marque d’humilité et de politesse.

C’est pourquoi il existe différentes expressions en japonais pour présenter ses excuses dont l’usage variera selon les situations et le statut de l’interlocuteur. Comment s’y retrouver ? Que dire pour ne pas vexer l’autre ? Découvrons tout de suite plusieurs manières de s’excuser en japonais !

Les marques d’excuses les plus courantes

1. Sumimasen

 »Sumimasen » est très certainement l’un des mots les plus employés de la langue japonaise. Utilisée pour s’adresser aux inconnus et aux personnes de même statut que soi, elle recouvre un large spectre de situations. Et on l’emploie aussi bien lorsqu’on est en faute, que lorsqu’on veut interpeller quelqu’un dans la rue pour demander son chemin.
Très pratique, elle est également utilisée pour remercier une personne de ce qu’elle a fait pour nous, comme lorsqu’on nous cède une place assise dans le bus par exemple.
À noter que l’expression est sujette aux changements de temps. Et bien que la forme la plus courante restera  »sumimasen », on aura tendance à la faire suivre de la marque du passé  »deshita (でした) » pour s’excuser d’un fait passé.

2. Gomennasai et les manières informelles de s’excuser

Bien moins universelle que l’expression  »sumimasen »,  »gomennasai » est une marque d’excuses informelle qu’on utilisera uniquement dans le cercle privé (amis et famille). Dans un cadre très familier, on pourra même l’abréger en  »gomen » (ごめん), auquel on ajoutera  »ne » (ね) si on est une femme ou  »na » (な) si on est un homme pour la beauté du son.
Appartenant également au langage familier, l’expression argotique  »warukatta » (悪かった) est une manière encore plus informelle de s’excuser. Directement issue de l’adjectif  »warui » (悪い) signifiant  »mauvais », cette expression est rarement utilisée en dehors des jeunes et de leur cercle d’amis.

3. Shitsurei shimasu 

Contrairement aux expressions précédentes,  »shitsurei shimasu » est une expression formelle utilisée dans le cadre professionnel.
Littéralement  »excusez-moi pour la gêne occasionnée », cette marque de politesse recouvre un bon nombre de situations du quotidien de l’entreprise, du moment où on entre dans le bureau d’un supérieur, au moment où on en ressort, en passant par celui où on doit appeler un contact professionnel.

Comme  »sumimasen », cette expression change avec la temporalité de l’action. C’est pourquoi, on utilisera  »Shitsurei shimasu » lorsqu’on entre dans le bureau d’autrui, et  »shitsurei shimashita » lorsqu’on en ressort.

4. Moushiwake arimasen 

 »Moushiwake arimasen » est une expression très formelle qu’on utilise généralement pour s’adresser à un supérieur hiérarchique.
Composée des mots arimasen (ありません) et du keigo (langage soutenu) de gozaimasen (ございません), l’expression insiste sur le caractère inexcusable du dérangement causé, et ce, bien qu’il n’y ait pas forcément de faute commise (par exemple, lorsqu’on interpelle son supérieur pour lui parler).

5. Gomeiwaku 

 »Gomeiwaku » est une marque d’excuses très utilisée lorsqu’on veut demander un service à quelqu’un.
Très polie, elle insiste sur le dérangement causé à autrui. C’est pourquoi on ne l’utilise jamais seule. Et des excuses complètes prendront plus la forme d’un  »gomeiwaku okake Shimasu / Shimashita » (ご迷惑をかけします/しました) ou d’un  »gomeiwaku okakete sumimasen / sumimasen deshita  »(ご迷惑をかけてすみません/すみませんでした).
En effet, en japonais, plus les excuses sont longues, plus elles paraissent sincères aux yeux de celui qui les reçoit.
C’est pourquoi, dans l’absolu on pourra même dire  »Gomeiwaku wo okake shite moushiwake arimasen deshita » (ご迷惑をおかけして申し訳ありませんでした) lorsqu’on a un très gros service à demander.

N’oubliez pas les gestes !

Le langage ne passe pas que par la parole. Et 80 % de la communication se fait en réalité par les gestes. C’est pourquoi au Japon, il faut penser à s’incliner lorsqu’on s’excuse.

Là encore, le degré d’inclinaison variera en fonction des situations. Et si pour un simple  »sumimasen », un hochement de tête vers le bas suffira, pour des excuses plus formelles et plus complexes, c’est tout l’avant du corps qui devra s’incliner.

Globalement, plus la personne en face de vous est haute dans la hiérarchie, plus il faudra vous incliner. De même, plus vous êtes  »désolé », plus il faudra le montrer.

Dans les cas extrêmes, on ira jusqu’à se mettre à genoux en face de la personne à qui on demande pardon, les mains jointes sur le sol. Cette forme d’excuses s’appelle le « Dogeza » (土下座) et n’est utilisée que lorsqu’on a commis une erreur grave ou lorsqu’on a une grosse faveur à demander.

Bien que cela peut sembler difficile à première vue, bien comprendre les degrés de différences qu’il existe entre ces différentes manières de s’excuser en japonais est primordial pour éviter les impairs en société. Mais rassurez-vous, avec un peu de patience et d’entraînement, les excuses japonaises n’auront plus de secret pour vous !

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