Mon expérience de travail au Japon

Temps de lecture: 3 minutes

Travailler à l’étranger peut s’avérer parfois bien différent de ce à quoi nous sommes habitués en France. Que ce soient les conditions de travail, ou encore les codes régissant les rapports professionnels, tout est alors influé par des codes culturels avec lesquels il faut se familiariser. C’est notamment mon ressenti, après deux ans passés comme professeure de français à temps plein dans une école de langues de Tokyo. Voici l’histoire de ma première expérience de travail au Japon.

Une école de français très japonaise

Depuis 2015, je travaille comme professeure de FLE (Français Langue Étrangère) à Tokyo.
 Et bien que la plupart de mes collègues soient français, mon environnement de travail reste quant à lui bien japonais. Planning, pauses, ou encore système de rémunération, j’ai ainsi dû m’adapter à quelques particularités culturelles…

À commencer par les horaires !

Travaillant dans le secteur tertiaire, je commence ma journée à 10h30 pour la terminer généralement vers 18h. En effet, au Japon, la plupart des magasins ouvrent leurs portes sur les coups de 10h, contrairement à la France où certaines enseignes accueillent leurs premiers clients vers 8h du matin. Cela s’explique notamment par le fait que les femmes au foyer soient ici la cible principale des prestataires de services.

Tributaire de la loi du marché, je connais aussi ses affres. C’est pourquoi, deux fois par semaine, je quitte mon poste à 22h. Et c’est là une autre particularité du domaine des services au Japon : on ferme généralement très tard pour répondre aux besoins d’un autre type de consommateurs, les salarymen !

Heureusement, j’ai quelques pauses dans la journée ! Et notamment, la pause déjeuner qui ne fonctionne pas tout fait de la même manière qu’en France.

Ici, pas de self ni de cafétéria, on mange son bento (弁当 べんとう) dans sa salle de cours ! 
Qu’on le prépare soi-même ou qu’on l’achète au konbini (コンビニ), ces épiceries ouvertes 24/24h, le bento est une véritable institution au Japon. Présenté sous la forme d’une petite boîte, il se compose ainsi généralement de riz et d’un peu de viande ou de poisson. Nourrissant et facile à transporter, il représente donc un repas idéal pour les longues journées au bureau.

La paye

En parlant du konbini, ce dernier joue également un rôle de premier ordre dans mon environnement de travail au Japon, puisque c’est là que je dépose ma paye !

En effet, comme d’autres entreprises japonaises, mon école rémunère ses employés en liquide. Et nous devons alors chaque mois aller déposer notre salaire directement sur notre compte bancaire, via les bornes de la supérette prévues à cet effet.

Pour tout vous avouer, cela m’a un peu surprise au début. Et les premières fois, j’étais littéralement paniquée à l’idée de sortir dans la rue avec autant d’argent sur moi. Heureusement, le Japon est pays très sûr, et le risque de vous faire dérober vos biens au détour d’un carrefour est proche de zéro. Qui plus est, ce mode de paiement est très pratique !

La majeure partie des transactions s’effectuant ici en espèces, j’ai ainsi pris l’habitude de garder sur moi ce dont j’ai besoin pour le mois avant de déposer mon salaire sur mon compte. Un bon moyen donc d’éviter les aller-retours incessants au distributeur.

L’approche japonaise du travail

Si mon environnement immédiat est déjà assez singulier, c’est dans les rapports avec l’autre que les codes culturels sont les plus marqués.

En effet, en ce qui concerne le monde des services, la relation client-prestataire n’a pas la même dynamique au Japon qu’en France. Et bien que dans les deux pays le client soit roi, sur l’archipel, la relation commerciale se construit véritablement à deux par tout un set de petites attentions.

A l’image de l’expression ”otsukaresama” (お疲れ様), utilisée dans le but d’exprimer à son interlocuteur toute la gratitude que l’on a pour les efforts qu’il a fournis.

Ainsi, mes étudiants ont l’habitude de me remercier à la fin du cours pour le travail que j’ai accompli durant l’heure, de même que je les remercie des efforts qu’ils ont fait pendant la leçon.
 Cela peut paraître banal, mais cette petite attention renforce pourtant considérablement le sentiment de faire partie d’une même équipe (ici, la classe) dont l’objectif est alors de progresser ensemble.

Et il en est de même avec mes collègues. Bien que chacun s’occupe de ses propres classes, le fait de se remercier mutuellement du travail accompli à la fin de la journée est une marque de respect et d’attention importante, qui favorise les bons rapports au sein de la compagnie.

Travailler ensemble et avancer ensemble, tel est l’esprit d’entreprise au Japon.

Pour en connaître plus sur le Japon, suivez les dernières publication du blog de Go! Go! Nihon.

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